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Editions
Amitiés Spirituelles
La vie inconnue de Jésus-Christ
Extrait
Il y a dans l’un des quatre récits évangéliques, dans celui que les philosophes et les amateurs de merveilleux préfèrent, une phrase bien faite pour éveiller les curiosités.
Saint Jean, considéré comme le plus compréhensif, comme ayant pénétré le plus près des mystères du Christ, dit à la fin de son évangile : « il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites : et si on les écrivait en détails, je ne pense pas que le monde entier put contenir les livres qu’on écrirait ».
C’est de ces choses-là que je veux m’entretenir avec vous. C’est un sujet vaste, infini, dans son ensemble et dans ses détails.
Méthode suivie :
Nous prendrons seulement les épisodes typiques et représentatifs de la vie du Christ. Si nous suivions l’ordre logique, il faudrait prendre le Verbe à l’origine des temps, le suivre dans sa descente immense à travers les mondes, à travers les nébuleuses, les planètes — voir ce qu’il a fait sur la terre pendant le temps où il disparut et ou ses faits et gestes nous sont inconnus — remonter avec Lui vers son Père lorsqu’il quitta la terre — voir les secrets de Sa présence permanente et universelle et son opération mystérieuse dans le cœur de ceux qui sont élus à Le recevoir.
Une expérience aussi systématique risquerait de devenir ennuyeuse, des esprits même austères craignent ces études.
Je préfère prendre une méthode moins stricte et suivre l’un après l’autre les épisodes connus, pour soulever ensemble le voile qui flotte sur ces mystères.
Ce sera un enseignement plus vivant et plus conforme aux exigences de l’intelligence moderne, qui recherche la vie.
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Comme chaque geste de Christ représente et féconde l’univers entier, nous aurons en étudiant le plus minime de ses gestes un modèle pour tous nos actes et pour toutes nos pensées.
Aujourd’hui on parle du Christ. Les uns cherchent à retrouver ses traces en tentant des expériences avec la matière sociale ; les autres en se spécialisant dans la métaphysique ou les raffinements de l’esthétique. Mais le Verbe n’est pas « ici ou là », il est partout.
Il offre dans chacune de ses manifestations une synthèse parfaite de toute beauté, de toute vérité, de toute bonté. Chacun de ses actes est un modèle pour nos sentiments, nos pensées et nos actes. Il reste toujours le type le plus idéal de tout ce que nous pouvons sentir, concevoir, élaborer ou réaliser.
Jusqu’à présent, on a fait la géographie de l’Evangile. Nous allons essayer d’étudier les fondements de l’œuvre du Christ, de voir les côtés inconnus de sa physiologie profonde.
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« Tout ce qui est extérieur vient de l’intérieur ;
tout ce qui est visible, de l’Invisible ».
La vertu au moyen de laquelle les grands mystiques ont agi, et suscité d’autres vertus admirables, n’est que la fleur merveilleuse de racines lointaines et profondes des efforts persévérants des prières et des pénitences cachées de ces êtres supérieurs, de ces inconnus qui ont vécu dans l’obscurité et la pauvreté.
L’enseignement du Christ est celui du labeur obscur auquel il s’est astreint pour pouvoir produire et rendre, en nous, la descente de la Lumière.
Tout ce que dit le Verbe vient du Père : le plus mystérieux, le plus inconnaissable des êtres.
Les miracles spirituels qui nous charmes par leur simplicité, leur beauté familière, sont les fleurs jaillies de ses labeurs inconnus, les fruits pour lesquels il a tant travaillé, accepté tant de souffrances et d’esclavages, aussi bien dans les mondes antérieurs que dans les mondes ultérieurs.
Quand nous étudions L’Evangile, nous ne pensons qu’à imiter la vie publique du Christ. C’est d’abord une présomption enfantine, nous devrions chercher à imiter les exemples, les leçons de sa vie cachée. Ce serait une tâche, un but plus modeste, mais plus fertile en résultats.
Gardons notre bon sens : la sainteté ne va pas sans l’équilibre moral ; le sens commun nous est utile quand nous abordons les mystères. Nous chercherons dans ces causeries à réagir contre la tendance contemporaine à rechercher l’effet non le fond.
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Les hommes ne paraissent plus convaincus de ce qu’ils enseignent. On ne fait plus le travail consciencieusement, à fond. On donne à la réclame plus de soins qu’au travail et l’on arrive au factice, au falsifié.
Il faut réagir contre cette tendance générale, réveiller le goût du sincère, de l’authentique, du consciencieux et pour cela fixer nos regards non seulement sur les scènes touchantes de la vie religieuse mais sur le sol ingrat ou ces merveilles ont trouvé leur primitive subsistance.
Nous chercherons donc à saisir la vie cachée du Verbe avant, pendant et après l’incarnation. Ce sera pour nous une école d’humilité, de renoncement.
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L’incarnation du Verbe est un drame cosmique, le drame par excellence. La scène remplit tout l’espace, toute la durée des temps.
Tous ces personnages qui y participent, toute l’armée des créatures, tous deviennent à un moment des spectateurs.
Il faut se placer an moment initial, s’imaginer le Père semant une graine de Lumière dans un monde resplendissant — celui que le Christ appelle « le royaume » — puis semant une autre graine, dans cette circonscription, prise sur le néant, qu’est la nature. Cette graine-ci à l’intersection de l’espace et du temps.
Les deux graines croissent, mais en sens inverse : la première plonge ses racines en haut, dans le sol mystique que les sages ont appelé « la Vierge éternelle » ; l’autre plonge ses racines dans toutes les substructures inférieures du monde matériel.
Toutes deux progressent à travers les siècles, tendant l’une vers l’autre, et finirons par se rencontrer ; sa fleur sera la vierge, son fruit, la nativité dans toutes les créatures, et la possibilité du retour à la Patrie éternelle. Chacun de nous reviendra un jour dans cette Patrie vers laquelle quelque chose en nous se tend, comme l’enfant tend ses bras à sa mère, sachant qu’il trouvera en elle le refuge qu’il cherche.
Mais pour que ce retour se réalise, il faut que toutes les créatures connaissent la vie inconnue du Christ, et qu’elles aient compris et réalisé profondément tout ce que cette vie inconnue a renfermé d’enseignements, cette vie inconnue, c’est la lente croissance de l’arbre éternel ; cette évolution se perd à travers les créatures de la nature, à travers ce que les astronomes voient des mondes et ce que les métaphysiciens peuvent imaginer entre ces mondes.
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Avant de poursuivre, je veux attirer votre attention sur une distinction capitale. Je vais vous parler de choses merveilleuses. Mais il faut faire la différence entre l’occultisme et le christianisme : ils ne se ressemblent pas, ils n’ont que certains traits en commun, des traits extérieurs.
L’ésotérisme et l’occultisme sont l’étude des forces naturelles par des moyens naturels, par des méditations et des procédés tirés de l’arsenal de la nature.
Le mysticisme n’est pas une étude, c’est un système de vie. Il ne cherche pas la connaissance mais l’Amour ; il ne convoite rien de la création, ne désire posséder rien de la création, ne désire posséder rien que le surnaturel.
Il y a un invisible surnaturel comme dans l’occultisme, mais cet invisible est purement spirituel.
Prenez les forces les plus subtiles que jamais adepte ait maniées ; elles obéissent néanmoins à des lois, elles sont conditionnées, soumises à l’espace et au temps. Aussi renferment-elles toujours une proportion plus ou moins grande de matière.
Les forces du mysticisme ne sont soumises à aucune lois, la physique, par exemple, a découvert que l’électricité, les sons, la lumière, les fluides pèsent ; on verra bientôt que pensée, la vitalité, l’âme pèsent aussi.
Dans l’univers surnaturel, qui est du domaine du mystère, tout est libre ; il n’y a pas d’autre esclavage que celui qui est librement accepté.
L’occultisme étudie la sève de l’arbre. Le mysticisme n’a qu’un but, s’unir à la sève de l’arbre.
La roche la plus dure et perméable à certaines influences fluidiques ; de même, pour les forces mystiques toute roche est perméable, rien ne leur est une barrière.
Dans l’océan mystique, le Père veut, le Fils obéit et va accomplir la volonté du Père, l’Esprit est le lien qui les unit et l’artisan de leurs volitions.
Selon l’occultisme, sans doute le Père créé, mais on ne trouve dans ces doctrines que l’image de la réalité. L’Esprit y est remplacé par les forces de la nature.
C’est parce que l’univers mystique doit semer, répandre la lumière que le salut dépend entièrement de cet univers.
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L’arbre éternel est dirigé vers la terre par un décret providentiel ; il est dirigé vers certain lieu, un certain groupe, et à un certain moment de la durée.
Quand an chimiste veut conserver un acide violent, il cherche un vase imperméable, afin que ses parois résistent à l’action corrosive.
La Providence fait comme un chimiste. Elle a prévu que le monde, un jour, aurait besoin d’Elle, et à préparé sa venue, dans sa forme la plus visible ; Elle a prévu que le monde ne pourrait supporter cette incandescence, venant sous la figure du Verbe. Elle a cherché sur la terre un « contenant », un vase éprouvé.
Afin que ce feu dévorant puisse y subsister sans que les visages qui le regardent soient réduits en cendres, Elle a choisi le temps le plus critique, ou régnaient le mensonge, la violence, l’intelligence perverse, où les faibles étaient parvenus à la limite de l’écrasement, le temps où aucun pas ne semblait plus pouvoir être fait par les humains sans tomber dans l’abîme — C’était bien comme ce que nous vivons actuellement —. La Providence a pris dans ce siècle là les hommes les plus méprisés, les épaves des civilisations les plus anciennes, mais qui portaient le plus grand acquis psychique, un peuple tenace, préoccupé de la matière, dur, fermé, intraitable ; Elle a jugé qu’il constituait pour tout, l’organe le plus propre à réaliser les desseins de Dieu, et que là pouvait descendre le feu de Dieu.
Tels étaient les Hébreux, il y a 2000 ans.
Quand MOISE les emmena d’Egypte, ces esclaves avaient dans les veines du sang noir des anciens Ethiopiens, du sang rouge des Atlantes et celui plus neuf des Celtes primitifs mais ils étaient les hommes les plus irréductibles alors existants.
Moïse a mis tous ses soins de Théurge à rendre cette raideur encore plus imbrisable. De ce roc devait sortir la source de la vie éternelle, de cette race devait sortir le doux, le martyre volontaire et perpétuel.
Le Judaïsme d’il y a 2000 ans était le centre du monde antique. Situé entre l’Egypte rouge et la Chaldée noire, entre l’orient fanatique et la Rome réaliste, il semblait « un point mort » où se réunissaient les anarchies, les tyrannies, les novations, les traditions, les forces césariennes et les forces des instincts populaires.
Si nous avons compris la position du peuple juif d’alors nous avons déjà saisi le mode d’action du ciel sur la terre. Le rayon de lumière est plus visible sur un fond sombre que sur un fond clair : de même au point de vue moral.
Dans les enseignements du Christ, nous voyons que les plus coupables ont tous ses soins, toute sa mansuétude ; nous voyons dans la parabole de l’homme qui a deux fils, qu’il ne s’occupe pas de celui qui est le bon fils mais du fils prodigue : Il met tout son œuvre pour le repentir et le retour de celui-ci.
C’est la méthode que le Père emploie aussi bien envers les individus qu’envers les peuples et les races : là où les ténèbres sont les plus obscures, là où se dirige spécialement l’action du Ciel, là se présente le Verbe et s’abat l’Esprit.
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Nous ne ferons pas d’ésotérisme, pourtant il est difficile de ne pas en faire un peu, et voilà pourquoi nous allons étudier ce qui s’est passé à l’intérieur de ce monde surnaturel qu’est Le Verbe et qui est la corporisation de l’œuvre providentielle du Père.
Le Père, un jour, a donne la Vie au monde, puis après que l’homme eut méconnu ses dons, Il nous a donné le moyen de rentrer dans notre Patrie. Pour voir ce qui s’est passé à l’intérieur de l’arbre, et la descente prodigieuse, il est bien difficile de ne pas faire d’ésotérisme. L’Arbre éternel a passé par Israël avant de s’épanouir en une cime qui est le Christ. L’Arbre éternel a passé par le centre d’Israël. C’est pourquoi ce peuple, dans ses enseignements, a toujours été très près de la Vérité. Dans la Kabbale, on la retrouve avec le plus de pureté, là se trouvent de nombreuses indications sur le Verbe et la Vierge Mère.
Pour éviter de tomber absolument dans l’ésotérisme, questionnons le Christ Lui-même, avec sincérité et ingénuité. Nous tacherons d’obtenir des réponses, quoiqu’elles ne soient pas très urgentes puisque ni les uns ni les autres n’avons encore pu réaliser ce que nous avons compris de Ses paroles. Espérons qu’au moins ces réponses nous donneront plus de zèle pour faire un pas en avant.
Le plan de la création est en somme ceci : que nous sommes mis à l’école, pour apprendre une leçon difficile, compliquée, ou si vous voulez, au désert pour défricher la terre inculte.
Il y a un maître d’école pour nous venir en aide dès que nous reconnaissons que nous ne pouvons plus rien apprendre par nous-mêmes, et aussi un jardinier pour nous montrer comment travailler. Mais pour écouter et initier l’un ou l’autre, il faut que nous ayons des oreilles pour entendre et des mains pour travailler. Le Ciel nous donne des forces dans les deux cas, selon notre désir et la qualité de notre effort vers Lui.
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Pour opérer le salut de n’importe quel être, le Verbe descend d’abord jusqu’au centre de cet être. Il y réalise son opération divine par le ministère de l’esprit, et par l’Etre encore inconnu qu’on nomme « la Vierge Eternelle ». Elle était déjà dans l’éternité antérieure. Elle sera aussi dans l’avenir « La Vierge Triomphante », cette « Atmosphère » du Royaume où les Elus sont assurés de trouver la Béatitude. Dans notre cœur enfin, il y a une Vierge, encore, et quand Le Christ, Le Verbe nait en nous, La Vierge est toujours là, qui préside à cette naissance (corps de gloire).
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La naissance du Verbe n’a pas lieu à un certain moment, un certain lieu, mais partout à la fois. Ni les œuvres du Christ, ni les faits de l’évangile, ne doivent être situés dans l’histoire. Si nous voulons en faire la nourriture de notre âme, nous devons nous souvenir des vérités spirituelles toujours agissantes. Le Christ n’est pas seulement né à Bethléem, mais partout où une étable veut bien le recevoir.
Il n’a pas guéri tel ou tel individu, il y a 2000 ans, mais maintenant encore, cette action dure pourvu que le malade joigne le guérisseur dans son domaine, et le moyen de le joindre est cette puissance appelée la Foi. Il n’y a pas qu’un Bethléem, qu’un Thabor, qu’un Golgotha ; il en existait déjà, avant ceux qui portent ces noms, et il y en aura encore, jusqu’à la fin. Il y en a aujourd’hui, et ces mêmes faits se déroulent plus encore peut-être dans la gloire, parce que plus cachés.
Une tempête sur le Pacifique pourra être calmée parce que des vagues ont été apaisées, un certain jour sur le lac de Génésareth. Un criminel pourra trouver son pardon parce qu’un certain larron fut pardonné, il y a 2000 ans sur le Golgotha.
Les personnages qu’on trouve dans l’évangile ; la drachme, le figuier, le levain, les vierges folles, l’enfant prodigue… sont des êtres vivants, des vertus, dont notre être immortel peut se nourrir si nous voulons bien. Vous me comprendrez si vous avez un peu ressenti la présence essentielle de ces choses dans votre vie secrète.
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D’abord les deux généalogies de Christ que nous trouvons dans Matthieu et dans Luc, représentent les jonctions successives des deux arbres : chaque fois qu’un rameau descendant, céleste rencontrait un rameau ascendant, terrestre, c’est un ancêtre du Christ qui naissait. Ces porteurs de flambeaux qui se transmettaient la lumière primitive furent les ancêtres de la Vierge et de Joseph, depuis les antédiluviens, jusqu’au derniers. Ils représentent la bénédiction primitive et marquent l’intention divine du Salut, c’est-à-dire le Fils (Jésus = Le Salut, en hébreux).
Adam et Eve l’ont reçue d’abord, cette bénédiction, quand ils furent envoyés sur la terre… dans un endroit spécial, au pôle Nord qui, au jugement prochain, se trouvera au Centre de La France.
Cette bénédiction fut donnée sous la forme de quelques épis de blé et de quelques grains de raisins. Ces végétaux destinés à la nourriture de l’homme et sur lesquels la bénédiction était déposée, furent précieusement conservés par la connaissance et les soins des justes, et la bonté des hommes justes. C’est ce qui a permis d’acclimater sur notre terre la substance radiante du Verbe et la personne humaine du Christ.
Ce froment et cette vigne, on les retrouve dans l’histoire des anciennes religions, dans les traditions et les cultes les plus purs où le pain et le vin étaient révérés.
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Melchisédech, cet homme si mystérieux, dont on a retrouvé nulle part les antécédents, fut le rénovateur de cette bénédiction, quand il offrit le premier sacrifice non sanglant. Moïse en rénova la forme dans l’Arche d’alliance.
Dans les temples, ce n’est pas la grande statue adoré en public qui renferme des vertus, mais la petite image dont le grand prêtre seul reconnait la présence cachée.
Le sacrifice de la messe n’est vraiment valable que s’il a lieu sur les images ou les reliques des saints ; en réalité le vrai support de l’énergie secrète d’un culte demeure toujours caché.
L’Arche d’alliance, on la voyait ; mais dedans, à l’abri des regards était le calice de métal où étaient conservés les grains de froment et les grains de raisin primitifs.
Sur eux reposaient la force du culte de Jéhovah. Et quand les Israélites furent dispersés, ce calice et ces grains furent néanmoins conserves en Israël, par le clergé ordinaire et par le clergé secret.
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Parmi les rabbins, les plus savants scrutaient le sens caché de la Thorah, de la Kabbale, et expérimentaient leur science dans les collèges prophétiques. Il y avait aussi les juifs laïques : les Nazaréens, consacrés à Dieu pour une période déterminée, et qui menaient une vie d’ascétisme et de pénitence. Enfin, il y eut un troisième sacerdoce secret : celui des communautés esséniennes, qui descendaient des prêtres à qui Moïse avait confié l’arche.
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Après la dispersion d’Israël, les Esséniens se réunissaient au carmel, à Saint Jean d’Acre, sur l’Horeb. C’est là que fut gardé le calice en attendant que le règne de la rigueur fut remplacé par celui de la miséricorde en la personne du Messie.
Ainsi, dans Le Lévitique, on voit que dans les sacrifices mosaïques, une part de l’offrande est mise à part pour être offerte à l’Eternel dans l’intention de Lui rappeler sa promesse de miséricorde.
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Tous ces faits sont inconnus de l’homme ordinaire, et peu connus des contemplatifs. C’est un bien sans doute, car ces connaissances soulèvent de nombreux problèmes. Je vous les raconte, ces faits « légendaires » parce qu’en vous montrant ces choses capitales, vous comprendrez combien profond est le souci du Père de nous attirer vers Lui, vous saurez combien de planètes, de constellations, de nébuleuses, d’espace, le Fils a traversés pour nous sauver et rendre possible notre béatitude future. Si nous nous mettions en face de cette marche, en face des efforts contenus dans la vie du Christ, notre zèle s’enflammerait réellement, nous aurions une vie toute en ferveur et de sacrifice. Nous verrions que le Verbe nous mène avec soins, avec inquiétudes, avec sollicitudes, et que les épreuves auxquelles nous sommes soumis sont des écoles. Nous verrions comment le genre humain est mené de l’externe vers l’interne. Nous verrions comment les sacrifices sanglants des anciens évoluèrent vers le sacrifice non sanglant qu’est la Cène du Christ, et comment cette Cène est l’aurore et le présage de ce « culte » en esprit et en vérité que le Christ a annoncé.
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Jésus n’a pas condamné les rites puisqu’ils les a tous accomplis fidèlement, Lui-même, mais entre autres lumières, il a ravivé celle-ci : « les rites ne sont rien, s’il n’y a pas dans le cœur du fidèle, la flamme dont ces rites est la forme ».
Si nous pouvions vitaliser cette obéissance à la loi civile, à ces choses que nous méprisons, notre obéissance aurait des résultats inattendus et immenses. Depuis toujours, on nous a dit d’être obéissants, mais nous ne tenons pas compte de ces avertissements !
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Mais si ces choses dont je veux vous entretenir ne semblent devoir être un aliment que pour votre curiosité, il faut réprimer l’appétit du merveilleux et vous tourner plutôt vers les œuvres substantielles du Christ.
Les œuvres des hommes extraordinaires ne sont que des prestiges, qui s’effacent au bout de quelques années. Celles du Christ durent toujours et constituent les miracles de la réalité. Les hommes ne gardent leur puissance qu’un court espace de temps : le Verbe conserve toujours son même degré de puissance et d’actualité.
Il est matériellement cet alpha et oméga dont parle Saint Jean dans l’Apocalypse.
Cette grandeur devrait nous inspirer l’humilité. Cette richesse, cette beauté perpétuelle, devrait nous apprendre l’Amour. Car dans la mesure où nous réalisons sa parole, nous acquérons ces merveilles spirituelles.
Et ces merveilles, ce sont celles que je voudrais vous faire comprendre.
Conférences de Sédir, faites durant l’hiver 1920-1921, sur la « Vie Inconnue de Jésus-Christ ». Cette édition présente en outre les réponses inédites de Sédir aux questions posées lors des séances qui suivirent.